La rencontre avec le jury de mon diplôme s'est faite de façon virtuelle. Chacun chez soi, derrière son écran. Ce diplôme a donc été l'occasion de repenser l'espace intime, de le voir, pour citer Dominique Gonzalez Foester, comme un lieu d'exposition "naturel" : « Quelqu'un, chez lui, fait toujours un début d'exposition. N'importe quelle photo qu'on met au mur, la manière dont on place un objet, etc. La forme des chambres est une forme naturelle de l'exposition et l'exposition est une forme naturelle de chambre ». 

Le terme «accrochage» ne me semblait pas approprié pour définir ce que je présente dans ce film. Ce terme renvoit à quelque chose de trop muséal, or je n’ai pas tenté de distinguer ou détacher mes projets de mon espace personnel, ou tenté de dénaturer mon espace intime : au contraire, j’ai tout fait pour que l’existant et le créé se rapprochent, se mêlent, se confondent. Exhiber, c’est montrer, faire étalage de ce qu’on n’est pas censé voir. J’exhibe ainsi dans cette vidéo mes proches, leur expérience de leur métier, mon appartement, mes histoires familiales, et, parfois, mon corps.